Byzance an 800

Byzance an 800

mardi 25 avril 2017

Au sud de Kemi...

BA800 ne fait qu'évoquer les royaumes au sud de Kemi. On sait tout juste que le royaume de Pharaon est en conflit larvé avec l'Alodie, et la Makurie. C'est l'occasion d'aborder cette partie du monde médiéval si peu connue.

Le royaume de Makurie-Nobatie: Situé directement au sud de Kémi, il est issu, avec l'Alodie et la Nobatie de l'ancienne Méroé. Constitué à partir du IVème siècle AP-JC, il va prendre l'ascendant sur la Nobatie au VIIIème siècle, sous le règne de Merkurios. Ainsi l'ancien royaume de Nobatie est aujourd'hui une province de royaume, bien que plutôt autonome. Le royaume devait à l'origine payer aux Abbassides le Bakt, un tribut négocier lors d'une ancienne trève. Mais ce temps est révolu, les Abbassides étant entourés d'ennemis...

Il serait faux de dire que ce royaume est faible. Il profite aux mieux de la situation géopolitique de la région : les toulounides, Byzance et le Kemi sont à deux doigt de la guerre, les Abbassides lorgnent vers les Sassanides Perses et vice-versa. La Makurie  veut profiter au mieux de cette période de calme pour se renforcer. Elle lorgne donc à la fois vers le Kemi ( qui ne prendra pas le risque du conflit armé, ce qui le mettrait à la merci des Toulounides  et de Byzance) et vers l'Alodie.

La capitale du pays est Tungul ( Dongola) entre la 3ème et 4ème cataracte du Nil. Elle possède des murs forifiés et 2 églises.



Qasr Ibrim, plus au nord, est un important site religieux pour tous les Nubiens. Les évêques de Makurie y ont leur cathédrale, construite sur un ancien temple païen ( ce qui à le don d'ulcérer le Kemi). La ville est fortifiée et occupe une falaise surplombant le Nil.

Faras est la capitale traditionnelle de la Nobatie, et c'est là que réside le vice-roi de Makurie. La cathédrale de Faras est la plus célèbre de Nubie, notamment grâce à ses nombreuses et magnifiques peintures murales décrivant des scènes Bibliques.

Gouvernement : La Makurie est une monarchie dirigée par un roi siégeant à Dongola. Le roi est également considéré comme un prêtre et peut dire la messe. Il existe une grande quantité d'officiers, de généraux, faisant usage d'appellations byzantines comme l'éparque de Nobatie qui fait office de vice-roi depuis son annexion par la Makurie. Il est responsable du commerce et de la diplomatie avec les Égyptiens et est nommé par le roi. les évêques jouent également un grand rôle dans le gouvernement du pays. Il existe un conseil composé d'évèques, que le roi consulte régulièrement.
Le pays est divisé en 13 provinces.
Le roi actuel est Georges, 1er du nom, dont bien peu est connu.

Religion : les Nubiens de Makurie sont dans leur grande majorité Chrétiens. Il reste quelques pratiquants de l'ancienne religion, essentiellement dans des zones reculées ou près d'anciens temples.


L'Alodie : Un autre royaume Chrétien Nubien, centré autour de sa capitale, Soba. Son influence s'étend jusque sur le rives de la mer rouge. Au sud on trouve la dernière église à Saqadi. 
















AKSOUM

Aksoum est considéré comme ayant été fondé par des Sabéens de langue sémitique qui auraient traversé la mer Rouge en venant d'Arabie du Sud. 
Situé au nord de la Barbarie peuplée de tribues Somalis, Aksoum se trouve au carrefour des routes commerciales entre l'Inde et la Méditerranée.

Dans le Périple de la mer Érythrée, Aksoum est mentionné au Ier siècle apr. J.-C. comme un important marché pour l'ivoire qui est exporté dans tout le monde antique. Il est précisé qu'à cette période le roi d'Aksoum était Zoscales qui contrôlait deux ports sur la mer Rouge : Adulis et Avalites.

Le royaume d'Aksoum a bénéficié d'une évolution majeure du système de commerce maritime reliant l'Empire romain et l'Inde, qui s'est produite au début de l'Ère commune. L'ancien système commercial reposait sur des voiliers naviguant le long des côtes en cabotant entre de nombreux ports. La mer Rouge n'était que d'importance secondaire par rapport au golfe Persique et aux routes terrestres vers le Levant. À partir de 100 av. J.-C., une route maritime plus directe entre l'Égypte et l'Inde a été établie, passant par la mer Rouge et utilisant les vents de la mousson pour traverser la mer d'Arabie directement vers le Sud de l'Inde. En l'an 100 apr. J.-C., le volume du trafic commercial sur cette nouvelle route avait éclipsé les anciennes routes, au point que l’Égypte romaine disposait d'une colonie au large de la corne de l'Afrique : l’île de Dioscoride. La demande des Romains d'Orient pour les marchandises venant de l’Inde (soieries, épices, pierres précieuses, ivoire, métaux précieux) a augmenté de façon spectaculaire, entraînant un accroissement du nombre de grands navires traversant la mer Rouge de l’Égypte romaine vers la mer d’Arabie (alors appelée mer Érythrée) et l’Inde.

Le royaume d’Aksoum est idéalement situé pour profiter de ce nouveau commerce. Adulis est rapidement devenu le principal port pour l'exportation de marchandises venant d’Afrique, telles que l’ivoire, l’encens, l’or et les animaux exotiques. Afin de fournir de telles marchandises, les rois d'Aksoum ont œuvré à développer et élargir un réseau commercial à l’intérieur du royaume. Ils durent faire face à un rival qui exploitait le même réseau commercial depuis beaucoup plus longtemps : le royaume de Koush, qui fournissait l’Égypte en marchandises d’Afrique tropicale par le Nil et les routes qui le longeaient. Toutefois, au Ier siècle apr. J.-C., Aksoum prit le contrôle des territoires Koushites. Le Périple de la mer Érythrée décrit explicitement comment l'ivoire recueilli sur le territoire Koushite était exporté par le port d’Adulis au lieu de passer par Méroé, la capitale du Koush.

Au cours des IIe et IIIe siècles, le royaume d'Aksoum étendit son contrôle sur la mer Rouge. Outre la flotte commerciale, une voie caravanière à destination de l’Égypte fut tracée à terre, à l’écart du corridor du Nil. Le royaume d’Aksoum est ainsi parvenu à devenir le principal fournisseur de produits africains pour l’Empire romain.

Au IIIe siècle, Aksoum est assez puissant pour prendre le contrôle de la région de la Tihama, en Arabie du Sud. À la fin du IIIe siècle, le royaume frappe sa propre monnaie et il est mentionné par le prophète Mani comme l’une des quatre grandes puissances de son temps, avec la Perse, l’Empire romain et la Chine. L’élite d'Aksoum se convertit au christianisme, alors monophysite, entre 325 et 328, sous le règne du roi Ezana, devenant le deuxième état à adopter cette religion après l’Arménie, et le premier à apposer la croix sur ses pièces de monnaies. La population suit, et la conversion semble complète au vie siècle.
Ezana

Sous le règne des successeurs d’Ezana, connus seulement par leurs monnaies, le royaume d’Aksoum est à l’apogée de sa puissance : selon les auteurs byzantins, sa capitale est en rapport avec Constantinople, l’Iran, l’Inde et Ceylan. Ses ambassades lui permettent de faire libérer en Perse un évêque emprisonné. Elle commerce par la mer Rouge, par les routes de caravanes remontant d’Égypte ou partant du Yémen vers la Mésopotamie. Elle exporte des émeraudes venues des cataractes du Nil (pays des Blemmyes), des épices, de l’encens et se fournit jusqu’à des distances de cinquante journées de voyage d’Adulis. Elle exporte aussi des produits indigènes : des bœufs, du fer et du sel de chez les Agao du pays de Sasou, au-delà du lac Tana.

À son apogée, l’Empire d’Aksoum contrôle le nord de l’Éthiopie, l’Érythrée, le nord-est Soudan, le sud-est de l'Égypte, Djibouti, le Yémen ainsi que le sud de l’Arabie saoudite, soit un total de 1,25 million de km².

la capitale, Aksoum, est une métropole animée, un centre culturel et économique de premier ordre. Deux collines et deux ruisseaux sont situés à l’est et à l’ouest de la ville, ce qui explique peut-être le choix initial d’implantation de la cité antique. Sur les flancs des collines et dans la plaine située à l’extérieur, les Aksoumites ont établi des cimetières avec des pierres gravées appelé stèles, ou des obélisques.

Parmi les autres villes d’importances de l’état d’Aksoum, il faut citer Yeha, Hawulti, Matara, Adulis et Qohaito.



L’Empire d'Aksoum est un quasi-allié de l’Empire byzantin dans sa lutte contre leur concurrent commun, l’Empire perse. 

Organisation : Le roi actuel, qui est appelé ici Négus, est  Wedem 'Asfare, dont on dit qu'il aurait plus d'un siècle...

Religion : Avant leur conversion au christianisme, les Aksoumites pratiquaient une religion polythéiste. Astar était le principal dieu du royaume d'Aksoum préchrétien, et son fils, Mahrem (ou Maher), était celui dont les rois d'Axoum revendiquèrent être les descendants. En 324, le roi Ezana est converti par son maître et esclave Frumentius, le fondateur de l'église orthodoxe éthiopienne. Frumentius éduqua l'empereur lorsqu'il était jeune et, dans une certaine mesure, il participa à la conversion de l'empire. Il était en relation avec l'Église d'Alexandrie et fut nommé évêque d'Éthiopie vers 330. On doit aux Neuf Saints la conversion des populations locales aux Christianisme. Ces missionnaires, venus de l'empire Byzantin au Vème siècle, fondèrent de nombreux monastères selon la règle de Pacôme le Grand : l'eglise Panteleon à Aksoum, Yeha, Debre Damo, etc...

Relations étrangères et économie :  Aksoum commerçait avec l'Inde et l'Empire romain, puis plus tard avec les Byzantins, exportant de l'ivoire, des écailles de tortue, de l'or et des émeraudes, et important de la soie et des épices. Aksoum avait à la fois un accès à la mer Rouge et le Nil ce qui permettait à son imposante flotte maritime de profiter du commerce entre de nombreux pays africains (Nubie), d'Arabie (Yémen) et d'Inde. Au IIIe siècle apr. J.-C., le royaume d'Aksoum acquit une influence sur les États de la péninsule arabique à travers la mer Rouge, et vers 350, il conquit le royaume de Koush.

Les principaux produits d'exportation d'Aksoum provenaient de l'agriculture, comme la majeure partie des États à l'époque. Les terres étaient plus fertiles au temps des aksoumites qu'aujourd'hui et leurs principales productions étaient des céréales, telles que le blé et l'orge. Les aksoumites élevaient également du bétail, des chèvres et des chameaux. Les animaux sauvages étaient chassés, notamment pour l'ivoire et les cornes de rhinocéros. Le royaume était également riche en or et en gisements de fer. Ces métaux étaient précieux pour le commerce, mais un autre minéral était aussi largement commercialisé, le sel.

Aksoum est resté un empire puissant et une puissance commerciale jusqu'à l'essor de l'islam au viie siècle. Toutefois, dans la mesure où les aksoumites avaient abrité les premiers disciples de Mahomet, les musulmans n'ont jamais essayé de renverser Aksoum comme ils le firent dans une grande partie de l'Afrique. Néanmoins, en 640, Omar ibn al-Khattab envoya une expédition navale contre Adulis, mais il fut battu.

culture : L'empire d'Aksoum est remarquable pour un certain nombre de réalisations, telles que son propre alphabet, l'alphabet guèze qui a par la suite évolué pour inclure des voyelles, devenant ainsi alphasyllabaire. En outre, dans les premières années de l'Empire, des obélisques géants en l'honneur des empereurs ainsi que des pierres tombales (dans des chambres souterraines) furent construits, le plus célèbre d'entre eux étant l'obélisque d'Axoum.

Sous le règne de l'Empereur Ezana, Aksoum adopta le christianisme à la place des religions polythéistes et juive, qui donnèrent naissance à l'église érythréenne orthodoxe et l'Église éthiopienne orthodoxe. Après le schisme avec l'église orthodoxe à la suite du concile de Chalcédoine (451), le royaume d'Aksoum joua un rôle important pour l'église monophysite et ses écritures et sa liturgie sont encore en guèze.

Aksoum est une nation cosmopolite et d'une grande richesse culturelle. C'est un lieu où se croisent de nombreuses cultures, éthiopienne, égyptienne, soudanaise, arabe et indienne. Les principales ville du royaume sont sabéennes, juives, nubiennes, chrétiennes et même minoritairement bouddhistes.

Monnaie : Le royaume d'Aksoum est le premier État africain à avoir ses propres pièces de monnaie. Dès le règne d'Endubis (270), des pièces en or, argent et bronze, sont frappées. Le fait de posséder sa monnaie était, dans l'Antiquité, un acte de grande importance car il faisait de l'Empire d'Aksoum l'égal de ses voisins. Beaucoup de pièces sont caractéristiques de ce qui se passait au moment où elles étaient fabriqués. Un exemple est l'ajout d'une croix sur les pièces après la conversion de l'Empire au christianisme. La présence de pièces de monnaie a également simplifié le commerce et était tout à la fois un instrument utile de propagande et une source de profit pour l'empire.

L'île de Dioscoride ( Socotra) : Au large de l'Aksoum et au Sud de l'empire Abbasside se trouve une étrange île continuellement entourée de brumes. C'est un comptoir Byzanto-Nubien, peuplé essentiellement de Chrétiens. L'île possède d'ailleurs son propre archevêque qui dépend de Byzance. C'est pour l'empire la colonie la plus au sud mais aussi un excellent moyen d'avoir des informations sur la Perse, L'Arabie et les pays encore plus éloignés comme la mystérieuse Cathay. Le centre de l'île est largement inexploré de par sa végétation luxuriante et ses espèces de serpents venimeux qui y pullulent. On dit que les peuplades qui vivent au là sont païennes et les hauteurs de l'île sont réputées abriter de terribles sorciers... 


lundi 3 avril 2017

Les 3 Tourments de Tadjourah... à la sauce Byzance an 800

La trame du scénario est tout à fait adaptée à BA800. Comme d'habitude les noms Européens doivent être échangés avec des noms Byzantins et Moyen-âgeux, les professions adaptées à l'époque, mais les lieux peuvent laissés tels quels ( peut être faudrait-il luer donner des noms antiques?). Tadjourah, Djibouti, correspondent à la Colonie Byzantine, là où se côtoient Byzantins Chrétiens, et Musulmans ( qui administrent conjointement la colonie...). Les investigateurs peuvent ainsi être de passage ou/et en mission pour Omega Mystikos danc cette partie du monde. Les Derviches Atbaras deviennent une secte Animiste qui s'est tournée vers Tsathoggua  afin de liberer leur terre  des envahisseurs Byzantins Chrétiens aussi bien qu'Abbassides ou encore un groupe de fanatique désavoué par les autorités Musulmanes locales et considéré comme hérétique. Les membres des diverses tribus rencontrées peuvent être aussi bien Chrétiens ( proximité des royaumes chétiens de Nobatie, Alodie, Makurie et Aksoum) que Musulmans ( proximité des Toulounides et des Abbassides), ou Animistes ( proximité des berbères polythéistes, des Kemites , et des peuples Noirs animistes). Siukin existe depuis un millénaire, tout comme le port d'Adulis ou la ville de Yeha et Aksoum bien sûr. D'ailleurs, si vous choisissez de situer les événement des "3 Tourments" en Aksoum, faites de Byzance une alliée du royaume Chrétien de la corne de l'Afrique. 

Les grandes lignes du scénario originel ICI


Le ressac de Pyros Stagion

Cette amorce de scénario est en fait l'adaptation du scénario "le ressac de Bryn Celli Ddu" au contexte Byzantin. Une fois le contexte adapté, il ne reste plus qu'à changer les noms des protagonistes, les lieux, etc...

Scénario 1.
Les investigateurs, à bord d'un petit bateau, qui doit les emmener de Byzance à une cité de Carthagie, ont dû affronter une terrible tempête. Le capitaine du bateau, Ionnes Thophanus, a réussi à atteindre le phare de Pyros Stagion. Là, ils ont fait la rencontre de deux marins, dont l'un était grièvement blessé à la tête.
Après l'avoir secouru et rencontré le gardien du phare, des événements étranges font penser aux investigateurs que des personnes rodent à l'extérieur du phare. Et bien leur en prend, car après plusieurs heures, et alors que certains d'entre eux se reposent, des bruits sourds se font entendre dans les sous-sols du phare. 
L'un des marins profite alors  de ce moment pour révéler sa véritable identité en menaçant les personnes présentes avec un arc! Réussissant à l'appréhender, certains investigateurs l'interrogent pendant que d'autres commencent à explorer les sous-sols du phare. Ils y rencontrent une aberration. Une créature ressemblant à un homme-poisson, une erreur (horreur??) de la nature. Deux créatures de cette espèce s'intéressent à une relique située sous le phare. Un masque de poisson, sculpté dans la nacre.
Le lendemain, les investigateurs se dirigent alors en direction du village côtier de Pyros Stagion pour que le capitaine puisse faire réparer son navire. Ils possèdent le Masque de Nacre, et savent qu'une étrange Confrérie les attend dans ce petit village isolé.


Scénario 2
Comme prévu, les investigateurs doivent affronter l'hostilité des habitants du village. Sorcellerie et superstition rendront  les actions des personnages difficiles. Malgré tout, ils devraient  réussir à retrouver la trace de Lissandra théméia. Celle-ci accouche alors d'une fille, dont le visage est blanc comme la nacre. Cette vision incite la mère à expliquer aux investigateurs que la Confrérie veut récupérer l'enfant, pour son visage. Leur enquête les mènera aussi  jusqu'à un shaman Profond, qui se trouve dans un grand réservoir dans la cave de la propriété du savant médecin Zénon Ligurias(le blessé du phare). Celui-ci leur explique qu'il y à trois ans, lors d'un voyage dans un coquillage géant, il fut blessé et repêché par des pêcheurs du village. Il dit aussi que la Confrérie le garde prisonnier pour que le shaman leur accorde la vie éternelle dans les cités sous-marines. Le Profond leur ment, afin de s'assurer qu'un second groupe accepte de l'aider à rejoindre son Sanctuaire, dans les sous-sol de l'île de Man. Afin de semer le trouble dans l'esprit des investigateurs, il dit à chacun d'eux qu'il est aussi un Profond, condamné à une existence terrestre par Dagon.
Ils devraient finalement décider d'aider le shaman, et de protéger Sophia, la fille de Lissandra, dont la raison vacillante l'a forcé à abandonner son enfant. Le soir de leur second jour de présence, une confrontation avec leurs adversaires tourne au désavantage des investigateurs, qui voient les trois derniers membres de la Confrérie s'échapper avec le réservoir du shaman. Ils rencontreront alors un prêtre de Poseidon, Gallius de Mycènes, qui leur explique que lui et les autres membres du cercle luttent depuis des millénaires contre les Profonds et leur dieu Dagon.


Scénario 3
Après avoir rencontré le prêtre, les investigateurs se rendent sur l'île de Délos. Là, la plupart des prêtres sont très malades, agonisants. Ils ont été empoisonnés, mais ils ne le savent pas. L'un des investigateurs participe alors à un rituel, et il découvre la présence d'une autre créature, qui cherche à aider les prêtres. En fouillant les sous-sols, ils découvrent alors un autre Profond, mais qui reste avec les prêtres depuis plusieurs centaines d'années. Il explique qu'il était un émissaire, et qu'après une attaque sournoise des Profonds contre les prêtres, il s'est rangé du coté des humains pour empêcher les Profonds d'accéder à leur Sanctuaire. Il leur apprend aussi qu'il connait un passage y conduisant.
Les investigateurs arrivent alors au Sanctuaire. Là, derrière une immense statue de Dagon, ils découvrent une horrible chose, un peuple hybride: mi-homme, mi-profond. Trois créatures difformes et souffrantes se terrent ici depuis des milliers d'années. Avant même qu'ils n'aient pu réagir, la chaloupe de la Confrérie et plusieurs conques géantes, semblables à celle du shaman, entrent lentement dans le lac souterrain du Sanctuaire. Les investigateurs, à bout de force et en sous-nombre, décident alors de se cacher et d'attendre le bon moment pour agir.




Légendes du mythe de Cthulhu N°1 - Le livre noir

 Le bus l'avait conduit au terminus. Il avait rencontré cette fille dans un bar. Et maintenant l'obscurité l'entourait comme une chair. Il repensa aux danses impudiques des sorcières nues. Mais cette fois, c'était autre chose. Des épines se battaient au-dessus de sa tête ; le sol boueux essayait d'avaler ses pieds. Il devait savoir. A tout prix. Et soudain ce fut la clairière ; il se sentit plus calme qu'il ne l'avait jamais été. Il contemplait la source de ses rêves. Des entrailles rocheuses et des profondeurs sous-marines, flottant dans un milieu qui n'était pas l'espace. Les Grands Anciens vivaient toujours, gargouilla la voix. Leurs rêves pouvaient atteindre les entrailles des femmes... et façonner des enfants à leur image. Ces êtres-là ne mouraient pas. Ils prenaient peu à peu la forme ancestrale, attendant que les étoiles atteignent la position propice. Bientôt il fera nuit...

     Un demi-siècle a passé depuis les terribles événements de Providence et les lovecraftiens sont plus vivaces que jamais. L'un d'eux, Ramsey Campbell, a élevé ce monument à la gloire du Maître où les stars de la terreur moderne – à commencer par Stephen King – ont tenu à apporter leur pierre. L'incroyable édifice alimentera longtemps les rêves épouvantables de Cthulhu.

Sommaire :

1 - Ramsey CAMPBELL, Introduction 
2 - Stephen KING, Crouch End
3 - Alfred Angelo ATTANASIO, Les Étangs des étoiles 
4 - Brian LUMLEY, Le Second souhait 
5 - Frank Belknap LONG, Sombre éveil
6 - Basil COPPER, Le Puits numéro 247 
7 - Theodore Eibon Donald KLEIN, L'Homme noir à la trompe
8 - H. P. LOVECRAFT & Martin S. WARNES, Le Livre Noir 
9 - David DRAKE, Plutôt que de maudire les ténèbres
10 - Ramsey CAMPBELL, Les Visages de Pine Dunes 
11 - (non mentionné), Dictionnaire des auteurs

Psaumes pour H.P. Lovecraft - L'ombre du maître

Drôle d'idée, jeune homme, de venir vivre à Providence avec un chat qui n'aime pas le poisson et ne dort jamais ! Et de lire ces histoires où un narrateur couche ses hurlements par écrit à l'instant même où une créature venue d'ailleurs le met en pièces détachées ! Pourquoi penser aux vers qui se tortillent et se nourrissent d&9 ;e la terre en décomposition sous nos pieds ? Ici le cimetière est un endroit très agréable, préservé de toute décomposition. je vois que tu reconnais ma cape noire, mon chapeau à larges bords, ma tête de statue de l'île de Pâques. Enfin, puisque tu es là, il faut savoir s'ils t'acceptent. Es-tu prêt à courir le risque ?
     – Vous allez évoquer une de ces choses ?
     – Il n'y a rien de plus simple, une fois qu'on a saisi le truc. je leur offre juste un petit dédommagement : des critiques littéraires, des tâcherons qui m'ont grossièrement pastiché. Regarde cette montagne de boue ! Respire cette odeur d'abattoir ! C'est noir avec des tentacules, ça change de forme constamment et ça déchire tout. On pourrait croire que la substance même du monde se disloque.
     Et c'est bien ce qui arrive.

     Treize auteurs qui ont lu Lovecraft dans leur jeunesse : le choc ! Marqués à jamais, ils rendent hommage au Grand Ancien sans jamais le pasticher. Une incomparable plongée au fin fond des abîmes où dort la cité perdue de R'lyeh. H.P.L. est immortel !

Sommaire : 

1 - Robert BLOCH, Introduction
2 - Mort CASTLE, Un secret de coeur
3 - Ray GARTON, L'Autre homme 
4 - Graham MASTERTON, Will 
5 - Brian LUMLEY, « C » comme Cancer 
6 - Gary BRANDNER, Affreux
7 - Hugh B. CAVE, La Lame et la griffe 
8 - Joseph A. CITRO, Le Gardien des âmes 
9 - Chet WILLIAMSON, L'Affaire Helmut Hecker 
10 - Brian McNAUGHTON, Meryphillia 
11 - Gene WOLFE, La Cité des morts 
12 - Gahan WILSON, H.P.L. 
13 - Ed GORMAN, L'Ordre inconnu des choses 
14 - F. Paul WILSON, Les Lumières des pins 

Les papiers du Lovecraft club N°6 - La trace de Cthulhu

L'Ile n'a pas de nom, elle ne figure pas sur les cartes, elle n'émerge que rarement. ElIe est la dernière voie qui mène directement à Cthulhu ; toutes les autres sont gardées par les Profonds. Sans le récit de Johansen, miraculeusement découvert par Lovecraft, nous ignorerions jusqu'à son existence. Et maintenant, nous étions là et nous attendions. Au sommet de l'île se dressait le temple du rêve, avec sa porte en ruine ouvrant sur d'autres dimensions.
     Le premier mouvement perceptible fut celui des tentacules, s'extrayant de l'ouverture en suintant, rampant sur les rochers avec un horrible bruit de vase et de succion. Puis il y eut une vague lueurverte, et brusquement apparut la chose, qui était bien plus qu'une masse protoplasmique. Mille tentacules de toutes tailles battaient l'air sans relâche ; l'énorme tête, grotesque et semi-humaine, changeait constamment de forme ; elle était surmontée d'un oeil unique. C'était l'horreur du rêve. Telle quelle.

Sommaire : 

1 - Francis LACASSIN, Préface
2 - La Maison de Curwen Street 
3 - La Vigie céleste 
4 - La Gorge au-delà de Salapunco 
5 - Le Gardien de la clé 
6 - L'Ile noire

Les papiers du Lovecraft club N°5 - Le masque de Cthulhu

Dans ce recueil de six nouvelles, on assiste au retour du grand Cthulhu, de l'inexprimable Hastur et du Souterrain R'lyeh, personnages mythiques sorties de la fertile imagination du grand maître de l'épouvante H. P. Lovecraft. En effet, il suggéra lui-même la trame du Retour d'Hastur peu de temps avant sa mort en 1937.
Les cinq nouvelles qui forment ce recueil suivent naturellement le même thème : la relation des terribles forces psychiques qui rôdent toujours dans La Maison dans la Vallée, l'affreuse impulsion qui conduit le narrateur à sa perte parmi les Engoulevents de la colline, l'inéluctable accord qui se cache derrière le Pacte des Sandwin, et l'enquête qui suit la découverte du Sceau de R'lyeh dans la maison près d'Innsmouth.

Sommaire : 

1 - Le Retour d'Hastur 
2 - Les Engoulevents de la colline 
3 - Quelque chose en bois 
4 - Le Pacte des Sandwin 
5 - La Maison dans la valléeA
6 - Le Sceau de R'lyeh 

Les papiers du Lovecraft club N°4 - L'ombre venue de l'espace

Dans une rue de Providence, une maison très ancienne : la maison Charrière. Fasciné par son étrangeté, Alijah Atwood décide d'y séjourner.

     Dès le seuil, une odeur musquée a saisi Atwood à la gorge, et dans le laboratoire du Dr Charrière il fait d'effrayantes découvertes. Bien­tôt la maison semble se déchaîner contre l'intrus : ombres fugitives, craquements et gémissements, tra­ces humides de pieds griffus...

     Écartelé entre la terreur et la curio­sité, Atwood s'obstine. Et tandis qu'un soir il tente de déchiffrer les Traités Interdits du Dr Char­rière, apparaît à la fenêtre un visa­ge, ou plutôt l'épouvantable paro­die d'un visage...

Sommaire :

1 - Le Survivant 
2 - Le Jour à Wentworth 
3 - L'Héritage Peabody 
4 - La Lampe d'Alhazred 
5 - La Fenêtre à pignon
6 - L'Ancètre 
7 - L'Ombre venue de l'espace 

Les papiers du Lovecraft club N°3 - retour à Arkham

Quant Albert Keith a vu ce tableau, il n'a pas pu résister ; il l'a acheté. De fait, on a rarement vu œuvre d'art plus répugnante, plus digne de séduire un authentique amateur d'insolite. Lovecraft a même décrit, dans une nouvelle célèbre, une toile tout à fait semblable : le grand écrivain disparu, connu pour son imagination débordante, aurait-il, pour une fois, décrit ce qu'il voyait ? Albert Keith pense tout de suite à un canular monté par le vieux Maître avec la complicité du peintre. A moins qu'il n'ait, tout au contraire, été terriblement sérieux : ce voyage vers l'horreur et la mort où il entraîne ses lecteurs, peut-être l'a-t-il entrepris lui-même, peut-être l'annonce t-il par delà la tombe à l'humanité naïvement incrédule ? Décidément, Albert Keith, il n'aurait pas fallu acheter ce tableau ; mais si le sort t'a fait entrevoir l'éclat fuligineux des Grands Anciens qui redressent l'échine, à toi de jouer, s'il en est encore temps ! Le sort du monde est-il entre tes mains ?

Les papiers du Lovecraft clun N°2 - L'horreur dans le cimetière

 — Faites attention ! Les Atlantes ne savaient pas ces choses. J'ai parlé au Yémen avec un vieil homme qui était revenu vivant du Désert Cramoisi — il s'était prosterné devant les autels souterrains de Nug et de Yeb ...
     La voix n'était plus qu'un murmure. Clarendon sombra dans la stupeur. Puis, aux heures sombres de la nuit, il se déchaîna. James le contint de toutes ses forces. Jamais il ne répétera ce qu'il a entendu sortir de ces lèvres gonflées. D'ailleurs, qui le croirait ?
     Au matin, Clarendon reprit conscience et parla d'une voix assurée :
     — Tout ce qui est ici doit disparaître. Brûlez tout : si quelque chose en réchappe, Surama répandra la mort sur toute la surface du monde. Et surtout, brûlez Surama ! Ne lui permettez plus de ricaner devant les tortures de la chiair mortelle. Débarrassez l'univers de sa pourriture originelle... que j'ai tirée de son sommeil séculaire ...

Sommaire : 

 1 - August DERLETH, Les Révisions de Lovecraft
2 - Francis LACASSIN, H.P. Lovecraft : "nègre" littéraire ou accoucheur de talent ?, 
3 - Hazel HEALD & H. P. LOVECRAFT, L'Horreur dans le cimetière 
4 - Adolpho de CASTRO & H. P. LOVECRAFT, Le Dernier examen 
5 - Adolpho de CASTRO & H. P. LOVECRAFT, L'Exécuteur des hautes oeuvres 
6 - Zealia Brown BISHOP & H. P. LOVECRAFT, La Malédiction de Yig 
7 - Zealia Brown BISHOP & H. P. LOVECRAFT, La Chevelure de Méduse 
8 - Zealia Brown BISHOP, La Terre
9 - H. P. LOVECRAFT & Wilfred Blanch TALMAN, Deux bouteilles noires 
10 - Francis LACASSIN, Bibliographie des "révisions" de H.P. Lovecraft.

Les papiers du Lovecraft club, N° 1 : Le Rôdeur devant le seuil

En 1921, dans une forêt mal famée du nord d’Arkham, la demeure ancestrale des Billington, abandonnée depuis des décades est rouverte par un de leurs descendants. 
D’étranges papiers de famille lui révèlent les nom de Dagon, Nyarbuthotep, et l’existence d’un chef indien fantôme qui aida son ancêtre à appeler Quelque Chose à venir du Ciel dans la Nuit. 
Il découvre son appartenance à l’espèce infâme qui voulut ouvrir les portes de la terre à des monstres venus des étoiles, ayant pour parent le grand Cthulhu. Et il réalise que la tour lointaine, placée dans l’axe de la grande fenêtre, est une porte sur le seuil de laquelle ils attendent. 
L’ouvrira-t-il ? A qui ? Ou à quoi ? Pourquoi les étoiles sont-elles descendues du ciel dans la tour avant d’éclater en un flux de chair protoplasmique, putride et noire ? 

La reine en jaune - Anders Fager

La beauté du diable pour l'écriture, le génie du mal pour la construction... Anders Fager revisite les grands thèmes du fantastique pour créer sa propre mythologie contemporaine à travers des histoires qui font surgir un univers fiévreux peuplé de forces maléfiques, ou le monstre n'est jamais celui qu'on croit.

À Trossen, les résidents de la maison de retraite se regroupent au troisième étage pour des rites venus d'un autre age ; Les deux frères Zami et Janoch escortent Grand-Mère pour un long voyage - Grand-Mère qui gronde parfois, ou montre les crocs ; pour My l'artiste, la femme bafouée, le chef-d'oeuvre ultime ne peut se concevoir sans sacrifices ; à Bodskär, dans la baie plongée dans les ténèbres, quelque chose émerge des flots...

Découvrez un Lovecraft version trash et rock'n'roll pour une véritable et très angoissée chronique sociale.

Les Furies de Boras - Anders Fager

"En janvier 2013, les éditions Mirobole déboulent dans le milieu de l'imaginaire. Elles entament leur nouvelle collection Horizons Pourpres avec la publication d'un recueil de près de 350 pages : Les Furies de Borås. C'est la première publication en France d'un auteur jusque là rigoureusement inconnu sous nos latitudes, le suédois Anders Fager. Il s'agit en réalité de la traduction d'une sélection de 13 nouvelles de son anthologie-somme Samlade Svenska Kulter. C'est donc un énorme risque que prend Mirobole, surtout que le registre choisi n'est pas un des plus populaires en France : le fantastique. Enfin du moins, un fantastique largement agrémenté d'horreur et sous influence Lovecraftienne. Près de 2 ans plus tard, alors que l'aventure éditoriale de Mirobole est en passe de devenir incontournable avec des ouvrages aussi excellents que Gretel and The Dark ou Je Suis la Reine, il était temps de revenir aux origines. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Les Furies de Borås constitue une surprise de taille.


De quoi est-il question dans ce recueil ? De monstres principalement. Qu'ils aient des traits humains ou non. Contrairement aux autres ouvrages du même type, Les Furies de Borås renferme un certain nombre d'histoires dans un univers partagé. Ce n'est pas le cas de toutes les nouvelles présentées telles que Le Vœu de l'homme brisé ou Un Point sur Västerbron. Autre originalité, le livre compte un certains nombre de novelettes, de très courtes histoires intitulées Fragments. Au nombre de cinq, ces fragments permettent de prolonger l'expérience proposée par les autres nouvelles...mais nous y reviendrons. En l'état, ce qui surprend, c'est l'homogénéité du recueil, le choix extrêmement pertinent des textes et l'ambiance cohérente qui s'en dégage. De ce côté, les Furies de Borås s'avère impeccable.


Penchons-nous ensuite sur le contenu lui-même. Le recueil s’ouvre sur la nouvelle éponyme. On y fait la connaissance de Sofie, une jeune fille à l'aspect revêche, et ses copines des villages de Borås, Värnamo et Jönköping. Elles s'embarquent pour la boîte de nuit d'Underryd en quête de garçons. Jusque là, rien de très surprenant. Sauf que la petite sortie entre filles se transforme rapidement en cauchemar. En réalité, Sofie est une veilleuse, une custodae d'une société vieille comme le monde et qui vénère une entité appelée le Messager. A chaque pleine lune, les filles emmènent un homme pour le sacrifier dans une orgie de sang, de sexe et de violence. Premier texte et première surprise. Le monde d'Anders Fager est un monde violent, où le sang côtoie le sexe, où la mort peut surgir dans les endroits les plus improbables. C'est aussi cette histoire qui va donner le ton de l'ouvrage au lecteur innocent qui ouvre par hasard le volume écrit par le suédois. Avec une écriture enlevée, un phrasé rythmé et concis, l'écrivain nordique happe son monde en quelques lignes. Véritable ouragan, Les Furies de Borås ne fait pas qu'installer une ambiance, elle pose les bases d'un univers. Cela pourtant, on ne s'en rend pas compte immédiatement car le récit suivant, Le Voeu de l'homme brisé, s'éloigne de ces considérations.


On y retrouve Bjarne, un paysan norvégien, qui voit sa vie réduite en cendres par le massacre sauvages causé par une troupe de soldats suédois. Si l'on quitte donc le Messager et Sofie, l'ambiance posée auparavant reste la même. On s'aperçoit dès ce deuxième essai qu'Anders Fager aime les entités mythologiques, ces monstres dont les racines plongent profondément dans le passé des hommes. Après le Messager, c'est Ittakkva qui entre en scène, sorte de monstruosité sans visage issue de la culture lapone. Dans les écrits du suédois, tout est en réalité question de mystères et d'énigmes angoissantes. On retrouve cette propension aux non-dits dans quasiment tous ses autres textes. Une ombre inquiétante, terriblement vieille et poussiéreuse plane sur les protagonistes de ces histoires terrifiantes. C'est le cas par exemple d'une des meilleures nouvelles du recueil : Joue avec Liam. Anders Fager nous fait pénétrer dans l'univers morbide d'un enfant pas tout à fait comme les autres. Un garçon qui adore les dinosaures et les lapins-caca. Liam aime foncièrement l'humour pipi-caca mais c'est de son âge. Le problème c'est qu'il va découvrir un trou que les lapins n'approche pas. Un trou si profond qu'une entité qu'il surnomme Deinonychus y réside...A moins que ce ne soit que l'imagination malsaine du jeune garçon ? En fait Anders Fager joue sur deux tableaux dans cette splendide nouvelle. D'abord sur la possible folie d'un enfant qu'on devine fragile, ensuite sur les ténèbres que recèlent ce terrier répugnant. Menée de main de maître, la nouvelle fait appel avec force et conviction à cet espèce de flou artistique dont raffole le suédois et qui fait tout le charme de ses écrits.


Une autre de ses marottes, comme on a pu le voir dès le départ, c'est bien évidemment le sexe. Orgie sanglante dans Les Furies de Borås, sexe déviant dans Trois semaines de bonheur ou sado-masochiste dans Encore ! Plus Fort !, les nouvelles de Fager établissent toutes, ou presque, un rapport glauque avec la sexualité. L'écrivain aime à explorer les contradictions sexuelles et s'amuse à écœurer son lecteur lors de scènes fortement évocatrices. Dans Trois Semaines de bonheur, le suédois marie la libido peu commune de Malin Månsson à des images répugnantes de créatures marines. Si la jeune femme ne possède pas de tentacule, l'odeur du varech et ses pieds palmés renvoient à une imagerie Lovecraftienne en diable. Surtout lorsque le secret de son mode de reproduction se révèle au lecteur. Encore une fois, Fager laisse son lecteur dans le flou, entretient le mystère et disserte avec un talent insolent sur un quotidien qui vire peu à peu à l'horreur. Cette habileté, on la retrouve également dans Encore ! Plus Fort !. Le suédois nous y décrit les mœurs sado-maso d'un couple improbable avant de glisser lentement mais surement dans une horreur sourde qui devient de plus en plus pesante au gré des pages. Comme toujours, il nous laisse apercevoir derrière ces récits des créatures aussi vieilles que malveillantes.


C'est encore le cas dans L'escalier de service. On y retrouve les obsessions de l'auteur pour le sexe avec cette machine délicieusement drôle pour l'époque, sensée libérer Elvira Wallin de la "tension accumulée". Celle-ci rêve toutes les nuits qu'elle descend l'escalier de service et que des choses innommables se produisent. Tout cela rend perplexe son docteur jusqu'au jour où il découvre quelle entité réside dans les fondations de la demeure. Pleine de tentacules et de perversion, l'histoire s’inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs. Du moins excepté pour Un Point sur Västerbron qui joue la carte de l'étude scientifique. L'épais mystère qui entoure le suicide de cent cinquante et une personnes renferme assez de questions terrifiantes pour happer l'attention du lecteur. Une nouvelle fois, Fager entretient le suspense avec brio. Reste alors l'autre originalité du recueil : les Fragments.


Le volume en compte cinq. Il s'agit en fait de minuscules histoires (cinq à six pages) qui peuvent soit se rattacher à d'autres (notamment celle de Sofie dans Les Furies de Borås et celle de Malin dans Trois semaines de bonheur) soit constituer un écho troublant à un récit particulier (les deux textes évoquant le Voyageur font irrémédiablement penser à la chose dans le trou découvert par Liam.) Elles permettent de prolonger le plaisir mais également de bâtir un univers partagé qui trouve son accomplissement avec l'ultime texte du recueil : Le Bourreau Blond. On y retrouve pour la dernière fois Sofie la Veilleuse qui doit venir en aide à une autre société obscure. Ici, avec un plaisir certain, Ander Fagers résume ses obsessions, rend un hommage à Lovercraft et jette des ponts entre ses différents textes. Le récit est d'autant plus efficace que le suédois fait preuve d'un rythme soutenu dans son écriture avec des phrases courtes et rapides donnant une impression de fuite vers l'avant. Une sensation d'autant plus importante lorsqu'il aborde des scènes de sexe débridées ou des instants de terreur absolue.


Arrivé à la dernière page de l'ouvrage, une évidence s'impose : Anders Fager est un maître de l'horreur viscérale et du fantastique moite. Sans aucune faute de goût, Les Furies de Borås propose la synthèse d'une multitude d'éléments horrifiques de la façon la plus élégante possible. Proprement terrifiant la plupart du temps, le recueil incarne ce qui se fait de mieux dans le genre dans la droite lignée d'un Lovecraft ou d'un Barker. Désormais, on attend de pied ferme la suite des écrits de l'auteur. Les éditions Mirobole ont tiré une fameuse carte avec le suédois Anders Fager !"


 Just A Word - Nicolas Winter

Le piège de Lovecraft - A. Delalande

 « J’ai lu le livre qui rend fou. Le Necronomicon. Et aujourd’hui ils m’ont enfermé. Qui que vous soyez, où que vous soyez, si vous tombez sur un exemplaire de ce livre démoniaque, croyez-moi : fuyez-le, brûlez-le – même si cela ne suffira pas à le détruire – mais par pitié : ne l’ouvrez pas…. »
David cherche à comprendre les raisons qui ont poussé un de ses camarades à perpétrer un carnage abominable sur le campus de Laval, au Québec. Retrouvant les œuvres récemment empruntées par cet étudiant, David se voit piégé à sont tour par les livres maudits, dont le fameux Necronomicon de l’écrivain H.P. Lovecraft … Pris dans l’univers du romancier, il bascule à son tour…
Dans la lignée du Piège de Dante, traduit dans près de vingt pays, Arnaud Delalande revient avec un thriller angoissant et fantastique, qui est aussi une méditation sur le pouvoir des livres sur notre imaginaire.